Témoignage de Sœur Marie-Béatrice

Les sœurs aînées parlent parfois de cette étape de leur vie comme d’un nouveau noviciat. C’est un autre chemin qui s’ouvre, elles doivent changer leurs points d’appui, avec souvent la souffrance de ne plus pouvoir servir la communauté comme elles le faisaient auparavant. Il s’agit pour elles d’un vrai dépouillement. En même temps, pour les plus jeunes, c’est le témoignage d’une grande fidélité à l’appel qu’elles ont reçu. 

Avec le grand âge et l’arrêt de l’activité, les sœurs aînées ont besoin d’écoute. A nous, qui sommes encore actives, de savoir prendre du temps pour parler et échanger, tout simplement.

J’ai connu des sœurs âgées qui étaient angoissées au monastère et qui ont redémarré une forme de vie nouvelle, beaucoup plus apaisée, une fois qu’elles étaient dans un autre établissement. Il faut donc à chaque fois chercher ce qui semble le mieux pour la sœur.

En tant qu’abbesse, je dois aussi prendre soin de la communauté et déterminer si un choix est bon pour le collectif. Certaines sœurs très généreuses disent : « On va assurer, on sera là! » mais je dois veiller à leur santé également.