Témoignage du Père Eugène Doussal

Découvrez ci-dessous – par la vidéo ou par l’article – le témoignage du Père Eugène Doussal, prêtre du diocèse de Saint-Denis et ancien vicaire général, membre de la commission nationale d’accompagnement des prêtres aînés sous la responsabilité de la Conférence des évêques de France.

« Mon expérience de huit ans avec les prêtres aînés
m’avait fait prendre conscience de l’enjeu de la santé des prêtres. »

En mai 2022, le Père Eugène répondait à nos questions. Retrouvez ci-après le « résumé-retranscription » de la vidéo.

Pouvez-vous nous parler de la commission diocésaine en charge des prêtres aînés de votre diocèse ?

Participer à cette commission a été une occasion forte de faire attention aux prêtres qui ont consacré leur temps au diocèse. Ils sont maintenant aînés et ont besoin d’être aidés dans leurs nouvelles fonctions pour ne pas se sentir comme des « bouches trous inutiles ».

Cette commission est pour moi indispensable. Quand j’étais vicaire général, elle était composée d’une assistante sociale, une infirmière, une ostéopathe et deux prêtres en plus de moi. Le fait qu’une femme, assistante sociale ou infirmière, soit présente a permis à beaucoup de prêtres aînés d’oser parler de leur vie et parfois des ennuis de santé qu’ils pouvaient avoir. Il est vraiment important que des laïcs avec des compétences médicales soient présents dans la vie des prêtres aînés et qu’ils comprennent leur vie particulière, leur besoin d’écoute, de compassion.

Il m’a aussi été demandé de participer à la Commission des évêques de France pour l’aide et l’accompagnement des prêtres aînés. Je n’ai pas hésité un instant à dire oui puisque mon expérience de huit ans avec les prêtres aînés m’avait fait prendre conscience de cet enjeu.

En tant que vicaire général, qu’avez-vous appris sur le quotidien des prêtres aînés?

J’ai appris qu’il y a deux étapes dans la vie du prêtre après 75 ans : la première, pendant 7 à 9 ans, où il y a encore du dynamisme, une envie de rendre service… Et la deuxième, vers 82 ans, où il est important de faire un bilan avec le prêtre, lui proposer de rencontrer une infirmière pour parler de sa santé… Avoir un lieu d’écoute où la confiance puisse s’installer. Je fais le constat que lorsque des prêtres de 83 ans envisagent leur avenir, les choses se passent beaucoup mieux. Tandis que lorsqu’ils arrivent à 89 ans, c’est trop tard ! Ils ne peuvent plus décider et quelqu’un doit le faire pour eux. Très souvent, cela génère du stress et une impression de rejet.

Comment connaissez-vous la Fondation Nationale pour le Clergé ?

J’ai eu l’occasion de la solliciter. Il se trouve que dans le lieu où j’habite (Ile-Saint-Denis) il y avait auparavant un prêtre aîné qui avait un souci de salle de bain. De fait, pour son âge, il était important qu’on change la baignoire en douche. Cette salle de bain a été rénovée complètement grâce au financement de la Fondation.