Témoignage du docteur Guénael Rodier
Guénaël Rodier est médecin et membre de l’équipe d’accompagnement des prêtres du diocèse d’Autun. Il a témoigné de l’importance de la prévention lors d’une émission sur KTO en février 2024 sur le soutien à la santé des prêtres et religieux, en considérant la santé comme un investissement bénéfique.
« La santé sociale fait aussi partie de la santé. »
« Au sein du diocèse d’Autun, nous disposons d’une équipe dédiée à l’accompagnement des prêtres, formée de professionnels de la santé, incluant trois médecins retraités, un diacre également infirmier spécialisé en addictologie, un psychothérapeute et une assistante administrative du diocèse. Le Vicaire général participe presque systématiquement aux réunions. Au départ, axée sur les prêtres âgés, notre équipe soutient maintenant tous les prêtres, y compris les 40-60 ans.
Si les prêtres plus âgés requièrent une part significative de nos ressources, les 40-60 ans sont importants car à un tournant de leur vie, un âge où ils peuvent encore, par un mode de vie sain, déterminer leur état de santé de demain, leur bienêtre, et leur autonomie future.
Bien que 93% des prêtres en activité aient déclaré être en bonne santé dans une étude réalisée en 2020, nous pensons qu’ils ont tendance à surestimer leur état de santé. Nous leur recommandons d’effectuer le bilan de santé proposé tous les cinq ans par la CAVIMAC, leur caisse d’assurance maladie.
Pour nous, la santé est définie dans ce contexte comme un état de bien-être complet, qui inclut non seulement un bien-être physique, mais aussi mental et social. La Fondation Nationale pour le Clergé propose des actions dans les domaines de l’éducation à la santé et de la prévention, qui peuvent être mises en œuvre dès le séminaire et au-delà.
Enfin, il faut souligner l’importance de la santé sociale car elle est étroitement liée au bien-être général. Nous mettons en garde contre la solitude des prêtres et appelons les laïcs à faire preuve de vigilance. Les prêtres, quand ils ne vivent pas en communauté, ont souvent peu de repères stables comme ceux que procure la règle d’une communauté monastique. C’est leur équilibre de vie qui est en jeu. »