Témoignage de Fabienne Fautrad

« Je veille au bien-être des prêtres qui résident dans le diocèse, quel que soit leur âge. »

Vous êtes assistante sociale du diocèse du Puy-en-Velay. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre travail ?

Je veille au bien-être matériel, physique et moral de tous les prêtres qui résident dans le diocèse, quel que soit leur âge. Je travaille en lien avec l’évêque, le vicaire général et les prêtres responsables de secteurs pastoraux pour mettre en place des actions adaptées. Je travaille également avec des professionnels externes, comme des médecins ou des psychologues, selon les situations rencontrées. Nous regardons comment agir ensemble, c’est un travail d’équipe.

« Prendre soin des prêtres » a quelle signification pour vous ?

Je porte une attention particulière aux prêtres âgés, qui vivent une situation de vulnérabilité, pour les accompagner et contribuer avec respect à leur bien-être et à un maximum d’autonomie. Dans tous les cas, il s’agit d’un engagement dans la durée. Les moments délicats où il est nécessaire d’être très présent sont de différentes natures : ce peut être au moment de la vente de la voiture quand un prêtre doit arrêter de conduire, la mise en place d’aide à domicile, le besoin d’une protection juridique, la prévention des arnaques, des questions d’adaptation du logement ou l’entrée en EHPAD.

Les prêtres en activité prennent-ils du temps pour leur santé physique et morale ?

En effet, j’observe que la génération des jeunes prêtres est davantage préoccupée de son équilibre de vie, la santé, le logement, l’alimentation, l’équilibre entre le ministère et la vie privée.

Chaque année, j’organise pour tous les prêtres du diocèse une journée santé-équilibre de vie avec un intervenant professionnel. Les thèmes des années passées ont été : l’équilibre alimentaire selon Hildegarde de Bingen, le sommeil, la prévention du stress et du burn-out, le sacerdoce et les nouvelles technologies. Environ 1/3 des prêtres participent.

J’accompagne également les prêtres étrangers quand ils arrivent, parce qu’ils ont besoin de s’habituer à la culture française.

Que faire pour rompre l’isolement dans lequel se trouvent certains prêtres ?

Tout d’abord, je travaille avec les familles. Si elle est éloignée ou peu présente, je sollicite les amis de la paroisse ainsi que les confrères, ou des bénévoles d’associations pour des visites à domicile. Un sujet qui revient fréquemment est la solitude du dimanche soir.

Dans notre diocèse, il existe un référent spirituel des prêtres isolés du presbyterium. Il intervient à ma demande pour un accompagnement d’ordre spirituel.

Chaque année, les prêtres aînés du diocèse peuvent participer à une journée de pèlerinage avec l’association des chevaliers pontificaux. Elle est très appréciée et attendue.

Avez-vous une action auprès des consacrés ?

Il m’arrive d’intervenir à la demande de l’évêque ou d’une communauté religieuse. Une prieure m’a récemment sollicitée auprès de sa communauté vieillissante, en manque de forces vives, qui rencontre des difficultés nouvelles pour assurer le suivi des sœurs âgées et la gestion de la communauté. C’est une réalité qui n’est pas facile à accepter par les plus âgées. Je suis parfois intervenue pour des besoins spécifiques : période du Covid ou changement d’état de vie pour des religieux.

Fabienne Fautrad,
Assistante sociale du diocèse du Puy-en-Velay