Spécial covid : témoignage de Sœur Marie des Béatitudes
Avec la Fondation et face à la crise Covid, prêtres, religieux et religieuses témoignent de leur Espérance.
Soeur Marie des Béatitudes est mère ancelle de la communauté de l’annonciade de Thiais. Elle partage comment l’épisode du covid a été vécu en communauté.
Le confinement n’a pas été une difficulté si étrangère que cela pour nous. Car nous vivons en clôture et en communauté avec des sorties assez réduites. Ce qui a été nouveau, c’est de vivre un confinement dans le confinement.
Confiner sans isoler
Quand une de nos sœurs a été déclarée positive, nous avons dû confiner vingt de nos sœurs aînées ou à risque. Le problème était que nous avons un habitat qui ne favorise pas le confinement : des chambres petites et des sanitaires communs de part et d’autre des couloirs.
Comme l’accueil venait juste d’être restauré, nous avons transporté une partie des sœurs à l’accueil et une autre partie à l’infirmerie. Et après, nous nous sommes organisées. En fait, le monastère a été transformé en hôpital. Nous avons monté deux équipes de « soignantes » et d’autres équipes pour s’occuper de la cuisine et de la distribution des repas. Chaque sœur confinée avait donc régulièrement des visites. Et nous avons installé des radios dans les chambres car il fallait confiner sans isoler. Bien-sûr, il a fallu modifier le rythme de la prière pour ne pas s’épuiser et aménager le quotidien des sœurs bien portantes.
Une expérience du corps de l’autre
Nous avons eu une Semaine Sainte assez bouleversée même si nous avons pu avoir quelques offices. Mais le rite du lavement des pieds n’a pas pu se faire, se vivre.
Et pourtant, pendant toute cette période, j’avais des sœurs mal en point, très mal en point. Il a fallu que je les lave, leur fasse la toilette. C’est vraiment une expérience du corps de l’autre. Nous retrouvons des gestes de tendresse, d’affection. Laver un corps, vraiment : c’était le Saint Sacrement. Pour moi, cette façon d’approcher le corps de cette sœur qui était presque inanimée, d’un point de vue liturgique, c’est quelque chose d’extraordinaire.
Une réorientation
Nous avons beaucoup réfléchi à la vie éternelle. Je pense que cette pandémie est quelque chose qui peut être pour nous l’occasion de se dire que l’on ne prend pas racine ici, que nos racines sont ailleurs, nous allons tous ailleurs. Cette perspective-là est redevenue très présente.
Retrouvez l’émission de KTO.TV en septembre 2020 dans laquelle Soeur Marie des Béatitudes est intervenue.
Retrouvez le détail du projet soutenu par la Fondation sur les travaux de construction d’une nouvelle infirmerie.