Témoignage de Sœur Anne-Marie Monneraye
Vous présidez l’Association Notre-Dame de Joie qui regroupe actuellement quatre établissements accueillant des personnes âgées et un établissement destiné à des personnes souffrant de maladies psychiques. Pouvez-vous nous les présenter ?
Nous avons quatre établissements plus orientés vers les personnes âgées. Trois EPHAD à Chartres (Notre-Dame de Joie), Dijon (Notre-Dame de la Visitation) et Bréhan (Ker Laouen) et, à Toulouse, le domaine de la Cadène qui est à la fois un établissement de long séjour – avec un EHPAD, des soins médicaux et de réadaptation, des lits de soins palliatifs – et aussi un accueil de jour et des services de soins infirmiers à domicile. Depuis 2011, leur plateforme d’accompagnement et de répit des aidants propose de nombreuses actions aux aidants et aux aidés. C’est une véritable filière gériatrique. Nous avons enfin un cinquième établissement, la clinique Ker Joie à Bréhan dans le Morbihan, qui accueille des patients souffrant de maladies psychiques.
Pouvez-vous nous dire en quoi ces établissements sont singuliers ?
D’abord, si tous ces établissements accueillent un public élargi, ils étaient au départ destinés aux religieuses puis aux prêtres et religieux. Ainsi, à Dijon, nous avons repris la maison de retraite du clergé diocésain. Le personnel est très investi et porte l’accompagnement de la vie intérieure et spirituelle au cœur de son action. Notre identité chrétienne est affirmée. Notre projet associatif fait référence à la Doctrine Sociale de l’Eglise et à la dimension de charité. A Toulouse, nous avons le projet d’un nouvel EPHAD qui accueillera 68 personnes âgées dont une partie sera réservée à une population ayant vécu à la rue. Nous avons également des offices religieux et souvent les prêtres résidents concélèbrent la messe. Et tant pour les prêtres que les religieux et religieuses, le personnel est très respectueux de la condition des personnes et de la vie qu’ils ont eue, y compris dans leurs traditions vestimentaires, par exemple le port du voile.
Quels sont vos difficultés aujourd’hui ?
Comme tout le milieu sanitaire et médicosocial, nous avons du mal à trouver du personnel qualifié. Les moyens financiers alloués par les Agences Régionales de Santé et les Conseils départementaux sont insuffisants pour avoir le personnel nécessaire pour un bon accompagnement de personnes de plus en plus dépendantes. Il reste encore beaucoup à trouver pour des investissements notamment. C’est pourquoi je remercie beaucoup les donateurs de la Fondation Nationale pour le Clergé de leur générosité qui nous a permis d’effectuer des travaux importants dans plusieurs de nos établissements.
« Notre projet associatif fait référence à la Doctrine Sociale de l’Église et à la dimension de charité. »
Sœur Anne-Marie Monneraye
Présidente du conseil d’administration
de l’Association Notre-Dame de Joie